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Territoire Durable 2030

Commissariat général au développement durable

Mission Prospective


Aqua 2030

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Scénario 1 : Tendanciel


Aqua 2030

Tension économie / environnement

Ce scénario de « référence » ou « tendanciel » se caractérise par une poursuite des dynamiques mondiales, régionales et nationales équivalentes à celles de ces vingt dernières années. Il ne comporte aucune rupture majeure, qu'elle soit économique, sociale, écologique ou de gouvernance.

Les enjeux environnementaux sont une préoccupation croissante mais se heurtent notamment aux enjeux socio-économiques immédiats. La croissance faible maintient le taux d'emploi mais la précarité et les inégalités augmentent. L'environnement reste affiché mais l'ambition demeure limitée. On fait au mieux sans remettre vraiment en cause les systèmes et les technologies en place. Les politiques d'aménagement accompagnent une métropolisation autour des pôles économiques avec un tropisme vers le sud et le littoral, une pression foncière forte et une poursuite de l'étalement urbain.

L’État poursuit sa politique de fiscalité incitative aux comportements vertueux pour atteindre les objectifs européens. Le prix de l'eau augmente pour suivre les exigences croissantes des normes. La consommation des ménages diminue comme celle des industries sur le réseau public. Ceci conduit globalement à une érosion des moyens des services publics de l'eau et à un retard dans le renouvellement des réseaux et des équipements. De ce fait, les prélèvements sur la ressource baissent moins que la consommation.

Les métropoles étendent leurs compétences à la gestion de l'eau brute et développent des partenariats avec les acteurs locaux. Les efforts se focalisent sur la lutte contre les pollutions diffuses d'origine agricole et urbaine mais peinent à prendre en compte les nouveaux polluants. La mise aux normes de l'assainissement diffus (assainissement non collectif) ne permet pas de rattraper le retard.

Les riverains n'ont pas la mémoire du risque. Les maires prennent progressivement conscience des risques d’inondations mais s'en remettent à l’État pour les indemnisations. Les territoires adoptent des stratégies de production agricole différenciées entre production intensive et production extensive avec peu d'intrants. L'agriculture biologique se développe localement dans le cadre de contrats locaux ou de filières avec des exigences sanitaires croissantes. Malgré l'éco-conditionnalité des aides PAC (Politique Agricole Commune), la situation globale en matière de pollutions diffuses ne s'améliore pas en raison de l’importance des surfaces en agriculture intensive.

La construction de stockages (retenues collinaires, bassines) financée par les agences de l'eau ne s’avère pas suffisante pour réduire les prélèvements agricoles en période d’étiage malgré les volumes prélevables négociés avec la profession agricole. Des crises majeures de l'eau surviennent de plus en plus fréquemment dans les zones de production intensive, elles conduisent à un accroissement des prélèvements agricoles. Les financements pour l'eau sont maintenus sans accroissement spécifique pour les milieux aquatiques. Les agences jouent un rôle de redistribution entre les métropoles et le rural. L'énergie reste chère et sa consommation croissante. En France, le mix énergétique est globalement stable avec une légère réduction des énergies fossiles conventionnelles compensée par un accroissement des énergies renouvelables qui n’atteignent cependant 23 % qu'en 2030, soit avec 10 ans de retard sur l'objectif, en mobilisant les ressources de biomasse pour la production de chaleur et de biocarburants.

La politique de restauration des habitats reste un patchwork de zones remarquables peu connectées. La lutte contre les espèces invasives n'est effective qu'en cas de risques sanitaires ou économiques avérés. La pêche côtière est plus concentrée sur des produits de qualité labellisés et profitables.

En définitive, pour ce qui concerne directement la gestion de l'eau, le système de gestion de l'eau est confronté à ses limites avec un risque important de ne pouvoir réagir en cas de catastrophe climatique majeure. En effet le milieu naturel est moins résilient compte tenu de l’artificialisation et des pressions passées (rôle tampon des sols, liberté de circulation de l’eau).

 
 
 

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Site mis à jour le 27 juillet 2015
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