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Territoire Durable 2030

Commissariat général au développement durable

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Aqua 2030

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Scénario 5 : Le choix des technologies douces


Aqua 2030

L'être humain se restreint pour respecter les écosystèmes

Ce scénario se caractérise par une suite de catastrophes écologiques majeures dans le monde en début de période (avant 2015), ce qui conduit à une montée forte des préoccupations environnementales dans l'opinion publique. La maîtrise de l'évolution climatique (réduction des gaz à effet de serre) et plus largement la limitation des risques climatiques apparaît à tous comme l'objectif environnemental le plus important et contraint toutes les politiques sectorielles car il conditionne l'avenir de tous les écosystèmes. L’atténuation du changement climatique devient clairement une nécessité et un accord international durcit le paquet « climat-énergie ».

La sortie progressive de la crise permet de dégager les moyens, d'anticiper les changements nécessaires et de remettre en cause les systèmes et les technologies pour aller vers des techniques douces mobilisant davantage les fonctions naturelles des écosystèmes. La fiscalité est refondée et accrue sur le prélèvement de ressources et les pollutions, tandis que les prélèvements sociaux sur le travail diminuent. La valeur des écosystèmes est socialement, culturellement et économiquement intégrée.

Les citoyens convaincus de la nécessité d'agir acceptent de modifier eux-mêmes leurs comportements et leurs modes de consommation. Les entreprises soutenues par les pouvoirs publics se positionnent sur les secteurs innovants et « verts » des écotechnologies. Les taxes très fortes les conduisent à repenser leurs processus de production pour réduire les prélèvements et les pollutions. Les nouvelles opportunités d'emplois attirent la population dans les villes grandes et moyennes ainsi que dans leur périphérie. Le taux d'emploi progresse ce qui permet une réduction des inégalités.

Suite aux catastrophes naturelles ou technologiques, on assiste à une recentralisation et au retour d'un État régalien dont l'environnement et le social sont les priorités. Ceci conduit à une politique de l'eau forte dont les objectifs et les priorités (réduction des risques et des pollutions) sont intégrées par les élus dans les plans d'aménagement des territoires (l'eau contraint l'aménagement) mais également par les entreprises. L'espace requis pour le bon fonctionnement des cours d'eau est sauvegardé malgré la pression foncière. Les risques d'inondations sont maîtrisés par des règles d'urbanisme respectées. L’État règle les solidarités urbains/ruraux dans le domaine de l’eau.

La continuité écologique est préservée autant que possible mais ne peut être largement restaurée sans obérer le potentiel hydroélectrique qui est une priorité. Les métropoles croissent et font une OPA sur les services publics de l'eau prenant en charge la solidarité avec les zones périphériques. Les débats participatifs et surtout les initiatives concertées locales mobilisant davantage l’expertise locale se développent partout et sont pris en compte par les politiques.

La PAC est refondée à budget constant sur des objectifs environnementaux. La directive sols est adoptée et intègre dès 2020 certains polluants émergents. La demande alimentaire en Europe porte sur des produits de qualité et moins de viande. Les circuits courts se développent. La France s'oriente vers une agriculture à haute performance environnementale excluant les OGM. L'augmentation forte du prix de l'eau et la taxation des intrants incitent à la baisse des prélèvements et à la réduction des pollutions diffuses. La fiscalité "verte" et un fort volontarisme permettent les investissements nécessaires à une transition vers les énergies renouvelables qui atteignent 30 % en 2030 avec un développement des biocarburants (de 2éme génération après 2020) qui atteignent 15 % des carburants en 2030.

On prélève moins et on traite mieux les polluants émergents et les eaux pluviales y compris dans les villes moyennes. Des solutions plus intégrées de potabilisation et d’épuration utilisent davantage les fonctionnalités des milieux et en conséquence consomment plus d’espace. La capacité d’auto-épuration des milieux s'améliore avec la restauration de zones semi-naturelles. Une politique proactive de restauration à grande échelle des habitats de la biodiversité est engagée. La lutte contre les espèces envahissantes est plus effective et mieux coordonnée.

 
 
 

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Site mis à jour le 27 juillet 2015
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